Futur des métiers: projection dans les 20 prochaines années

Nous vivons dans une ère de changement constant. Depuis 20 ans, la technologie fait partie intégrante de notre vie quotidienne et cette tendance ne fera que s'accentuer.

La situation actuelle met en évidence un système qui souffre d'une pandémie mondiale qui a déjà fait disparaître des millions d'emplois à travers le monde. Mais dans ce scénario, la technologie sera essentielle en tant que principal moteur du changement et du progrès dans les 20 prochaines années. Et cela peut susciter de nombreux doutes sur la manière dont l'avenir des emplois sera structuré.

• L'affirmation selon laquelle il y aura moins d'emplois disponibles est-elle fondée sur des preuves ?
• La technologie et l'IA vont-elles remplacer la plupart des emplois que nous avons aujourd'hui ?

Dans cet article, nous allons explorer l'impact que la technologie aura sur les emplois et la main-d'œuvre dans les 20 prochaines années.

Les deux prochaines décennies promettent une révolution complète de nos vies professionnelles, l'automatisation devenant le centre de la productivité. Mais regardons le présent et voyons comment la technologie occupe déjà une place importante dans nos vies.

L'idée que nos emplois seront remplacés par des robots et que nous serons au chômage est fausse. Nous vivons déjà à l'ère de la robotique sur le lieu de travail et, avant la pandémie, nous avions atteint des taux de chômage mondiaux parmi les plus bas de l'histoire avec 5,2 % en 2018. (Dans le monde entier)

En d'autres termes, la haute technologie et les taux d'emploi élevés n'ont pas besoin de s'exclure mutuellement.

Cette coexistence nous donne des raisons de croire que la technologie créera plus d'emplois qu'elle n'en détruira. Mais nous devons être très prudents lorsque nous analysons cette situation comme une projection, car il y a un problème qui se pose et auquel nous devons nous attaquer le plus rapidement possible.

Le fait est que les emplois vont se baser sur les compétences. Cela affectera à son tour les populations les plus vulnérables qui ont moins accès à l'éducation.

Selon la réunion annuelle du Forum économique mondial, dans les 10 prochaines années, nous aurons 1,2 milliard de salariés dans le monde touchés par l'adaptation des technologies d'automatisation et de l'IA. Cela équivaut à 50 % de l'économie mondiale et perturbera 14 600 milliards de dollars US de salaires.

Cette transformation touchera de manière disproportionnée les populations vulnérables et les travailleurs peu qualifiés. En fait, cela ne détruira pas les emplois, mais déplacera plutôt l'accent sur ce qui est nécessaire sur le lieu de travail. L'accent sera donc mis sur la manière dont nous pouvons générer ces compétences pour la majorité de notre population et sur la manière d'éviter un manque de travailleurs qualifiés pour exercer ces compétences.

Il est important de noter que si l'automatisation modifiera environ 50 % des emplois, elle ne devrait pas en éliminer plus de 5 %.

Plutôt que d'être remplacés par des ordinateurs, la plupart des travailleurs travailleront aux côtés de machines qui évoluent rapidement. Les travailleurs devront acquérir de nouvelles compétences pour occuper ces emplois ou s'adapter aux changements dans leur rôle actuel.

Pourtant, malgré les inquiétudes suscitées par l'automatisation, le principal problème est que les chefs d'entreprise ne préparent pas suffisamment leurs employés à acquérir les compétences nécessaires.

Une fois encore, selon le forum économique mondial, aujourd'hui, 44 % des Européens âgés de 16 à 74 ans ne possèdent pas les compétences numériques de base. En Europe, le déficit de compétences imminent se traduira par 1,67 million de postes vacants non pourvus pour les professionnels des TIC d'ici 2025.

Ces emplois futurs montrent que la révolution de l'automatisation n'est pas nécessairement synonyme de perte de travail. Elle représente plutôt une opportunité et un appel à l'action pour améliorer les compétences de notre main-d'œuvre actuelle.

Nous nous dirigeons vers un accroissement des inégalités si nous ne nous attaquons pas à ce problème.

Par exemple, les femmes représentent 65 % de la main-d'œuvre en Europe, mais seulement 17 % de la main-d'œuvre européenne des TIC. Les femmes représentent l'un des plus grands réservoirs de main-d'œuvre inexploitée : au niveau mondial, 655 millions de femmes de moins que d'hommes sont économiquement actives.

Si nous ne nous concentrons pas sur le perfectionnement des compétences et n'apprenons pas à nos travailleurs comment s'adapter aux exigences de l'avenir, nous aurons un énorme fossé d'inégalité à l'avenir.

Les jeunes seront également touchés par ces changements, à moins que nous ne redéfinissions la manière dont nous les éduquons. Près de 75 millions de jeunes sont officiellement au chômage.

Actuellement, les jeunes représentent 17 % de la population mondiale, mais 40 % des chômeurs dans le monde. L'alphabétisation numérique des jeunes est un point de départ, mais si elle ne se concentre pas sur le développement des compétences, elle sera superficielle et ne contribuera pas à développer la future main-d'œuvre.

Dans une enquête McKinsey menée auprès de jeunes et d'employeurs dans neuf pays, 40 % des employeurs ont déclaré que le manque de compétences était la principale raison des vacances d'emplois de premier niveau. Soixante pour cent ont déclaré que les nouveaux diplômés n'étaient pas suffisamment préparés au monde du travail.

Même parmi les personnes qui travaillent effectivement, selon une enquête de LinkedIn, 37 % affirment que leurs compétences sont sous-utilisées et qu'elles ne possèdent pas les connaissances requises pour les nouvelles exigences professionnelles.

Comment remédier à cette situation ?

L'automatisation ne fera que s'accroître. Nous devrons donc former à nouveau nos travailleurs et modifier notre système éducatif pour l'adapter aux compétences modernes du monde entier. Le recyclage de nos travailleurs en milieu de carrière sera un grand pas vers le changement. Les entreprises joueront un rôle central dans la mise en place d'opportunités permettant aux travailleurs d'améliorer leurs compétences.

Les travailleurs et les employeurs doivent comprendre qu'il n'y aura pas de pénurie d'emplois, mais plutôt une évolution et une transformation.

Les emplois traditionnels peuvent être automatisés et les travailleurs peu qualifiés peuvent devoir s'adapter, mais il y aura toujours de nouveaux emplois.

Chaque révolution technologique a entraîné une période de changement et d'adaptation. Les travailleurs ont dû apprendre de nouvelles compétences, tandis que les entreprises ont dû restructurer leur personnel. Mais une chose dont nous pouvons être sûrs, c'est que nous devons considérer le changement comme une adaptation positive et nécessaire.

Les entreprises trouveront dans leur propre intérêt de former et de préparer les travailleurs. Les individus devront eux aussi être prêts à repenser les notions de lieu et de méthode de travail, ainsi que les talents et les capacités qui seront nécessaires pour réussir.

Le changement est inévitable et nécessaire. Nous devons le comprendre dans notre ensemble - et plus tôt nous créerons un système de soutien, mieux nous nous adapterons à l'avenir !