Stratégies de rétention

Améliorer ses compétences à l’ère de l’IA : comment les entreprises tech peuvent rester compétitives malgré l’incertitude économique

Temps de lecture : 10 min

Note : Original en anglais

L’intelligence artificielle transforme le monde du travail plus vite que la plupart des entreprises ne peuvent s’y adapter. Et si l’on ajoute à cela une conjoncture économique incertaine, la pression devient encore plus forte. Pour les entreprises technologiques en Suisse comme dans le reste de l’Europe, rester compétitif ne signifie plus seulement adopter de nouvelles technologies, mais aussi préparer les équipes à les maîtriser.

Le développement des compétences n’est plus un avantage accessoire. C’est désormais une stratégie essentielle à la survie.

Des ingénieur·e·s cloud aux chef·fe·s de produit, les professionnel·le·s du secteur tech doivent faire évoluer leurs compétences pour collaborer avec les outils d’IA et l’automatisation. Pourtant, de nombreuses entreprises européennes accusent encore du retard en matière de programmes structurés de montée en compétences, alors même que les pénuries de talents s’aggravent et que les rôles évoluent rapidement.

Ce n’est pas de la théorie. Les données sont claires : les entreprises qui investissent dans l’upskilling constatent une meilleure rétention du personnel, des performances accrues et des cycles d’innovation plus rapides. Et alors que la transformation numérique s’intensifie, le fossé se creuse entre les organisations préparées et celles qui ne le sont pas.

Alors, comment les entreprises peuvent-elles préparer leurs équipes pour l’avenir et rester compétitives, même avec des budgets restreints ? Cet article vous présente les compétences recherchées, les actions entreprises par les sociétés, ainsi que les stratégies qui portent leurs fruits en Suisse et ailleurs.

Pourquoi l’upskilling représente un avantage concurrentiel

Pourquoi l’upskilling représente un avantage concurrentiel

Dans le secteur technologique européen, la concurrence pour attirer les talents qualifiés atteint de nouveaux sommets. Les entreprises doivent obtenir des résultats avec des équipes plus réduites. L’upskilling ne permet pas seulement de combler les lacunes en matière de talents : c’est un investissement direct dans la productivité et l’innovation.

Recruter de nouveaux profils maîtrisant les technologies d’IA de pointe est coûteux, lent, et devient de plus en plus compliqué. Former les collaborateurs et collaboratrices en poste peut, à l’inverse, s’avérer plus rapide, plus économique et souvent plus efficace. Les personnes qui se sentent soutenues dans leur parcours d’apprentissage sont davantage enclines à rester, à prendre des initiatives et à s’adapter aux nouveaux défis.

Une étude du Forum économique mondial révèle que 50 % des salarié·e·s auront besoin d’être requalifié·e·s d’ici à 2027. Le message est sans équivoque : ceux qui investissent dès maintenant prennent une longueur d’avance.

Les entreprises qui misent sur l’upskilling :

  • Réduisent leur dépendance au recrutement externe
  • Renforcent l’engagement et la fidélité des équipes
  • Restent agiles face aux évolutions technologiques ou aux perturbations du marché
  • Stimulent l’innovation interne en diffusant la culture de l’IA

C’est particulièrement vrai pour les entreprises technologiques suisses et européennes confrontées à des contraintes économiques. Des programmes d’upskilling bien pensés leur permettent de renforcer leur compétitivité en valorisant les talents déjà présents dans leurs rangs.

Quelles compétences sont recherchées à l’ère de l’IA

Quelles compétences sont recherchées à l’ère de l’IA

L’IA ne supprime pas les emplois de manière généralisée—mais elle transforme profondément ce qu’ils exigent. Aujourd’hui, les équipes tech ne peuvent plus se contenter d’une expertise purement technique. Elles doivent faire preuve d’agilité interdisciplinaire.

Voici comment le paysage des compétences évolue :

📊 Compétences techniques

  • Bases de l’IA et du machine learning : Il n’est pas nécessaire que chaque développeur·euse construise des modèles, mais comprendre le fonctionnement de l’apprentissage automatique est désormais un prérequis.
  • Culture des données : Savoir lire, nettoyer et exploiter les données représente un avantage clé—en particulier pour les équipes produit et les ingénieur·e·s.
  • Prompt engineering : Avec la montée des outils d’IA générative, la capacité à formuler des invites efficaces pour des modèles comme GPT ou Copilot devient essentielle.
  • Outils d’automatisation : La familiarité avec des plateformes facilitant l’intégration de flux de travail automatisés ou de fonctionnalités d’IA, telles que Zapier ou Power Automate, est de plus en plus recherchée.

💡 Compétences humaines

  • Pensée critique : Alors que l’IA prend en charge les tâches répétitives, les humains doivent évaluer ses résultats, remettre en question les hypothèses et prendre des décisions stratégiques.
  • Capacité d’adaptation : Le secteur technologique évolue à grande vitesse. Les personnes qui apprennent rapidement et changent de rôle ou de méthode sans perdre leur efficacité sont précieuses.
  • Leadership et communication : La gestion de projets impliquant l’IA demande une communication claire et une collaboration interdisciplinaire.
  • Sensibilité éthique et gouvernance : Avec l’essor de l’IA, les enjeux liés aux biais, à la transparence et à la conformité réglementaire prennent de l’importance.

Les entreprises suisses et européennes alignent désormais leurs objectifs de formation continue pour soutenir ce mélange de compétences techniques et comportementales. Il ne s’agit plus seulement de savoir coder, mais de comprendre le contexte.

Stratégies de montée en compétences dans les entreprises tech européennes

Stratégies de montée en compétences dans les entreprises tech européennes

Partout en Europe, les entreprises abordent l’upskilling avec une vraie intention stratégique. Les initiatives de formation ne sont plus traitées comme des projets secondaires : elles sont intégrées au cœur même des stratégies business—en particulier dans le secteur technologique.

Voici les approches les plus efficaces :

Académies de formation internes

De grands employeurs comme Siemens et SAP ont mis en place des programmes de formation internes centrés sur l’IA, les données et la transformation numérique. Ces dispositifs permettent aux collaborateur·rice·s d’apprendre dans leur contexte, avec du contenu aligné sur les outils et processus spécifiques à l’entreprise. De nombreuses sociétés nomment aujourd’hui des Chief Learning Officers ou des responsables L&D pour piloter le développement des compétences à l’échelle de l’organisation.

Partenariats avec des plateformes d’apprentissage en ligne

Plutôt que de créer du contenu de A à Z, les équipes tech utilisent des plateformes comme Coursera, LinkedIn Learning ou Udemy Business. Celles-ci proposent des parcours structurés sur l’IA, la data science ou le prompt engineering—avec des certificats reconnus. En Suisse, il est courant de combiner ces formations avec du mentorat interne ou des projets d’application concrets.

Apprentissage sur le terrain et mentorat

L’upskilling fonctionne particulièrement bien lorsqu’il est lié à des missions réelles. Certaines entreprises attribuent à leurs collaborateur·rice·s des projets ambitieux ou des missions internes pour appliquer leurs nouvelles compétences avec un accompagnement. Le mentorat entre pairs est aussi répandu : des ingénieur·e·s senior accompagnent les profils plus juniors sur des domaines ciblés.

Une culture de l’apprentissage continu

Les entreprises qui obtiennent le meilleur retour sur investissement font de l’apprentissage un réflexe quotidien. Cela implique de libérer du temps pour la formation, de valoriser les progrès, et d’inclure les compétences acquises dans les entretiens d’évaluation. En Suisse, les entreprises à hiérarchie plus horizontale et à culture du feedback ouverte adoptent ce modèle plus rapidement.

Comment lancer un programme de montée en compétences efficace

Comment lancer un programme de montée en compétences efficace

Créer un programme de montée en compétences pérenne ne consiste pas simplement à proposer des modules de formation aux collaborateur·rice·s. Cela demande une approche structurée et stratégique—surtout dans les environnements tech en perpétuelle évolution.

Voici un cadre étape par étape utilisé par les entreprises qui obtiennent des résultats :

1. Évaluer les compétences et les lacunes

Tout commence par des données concrètes. Utilisez des enquêtes internes, des évaluations de performance et des bilans de compétences pour identifier où en sont vos équipes aujourd’hui—et où elles doivent aller. Des outils comme LinkedIn Skills Insights ou des référentiels de compétences internes permettent de cartographier cela avec précision.

2. Définir des objectifs business clairs

La montée en compétences n’a d’impact que si elle est alignée sur les besoins de l’entreprise. Lancez-vous dans des fonctionnalités basées sur l’IA ? Automatisez-vous votre infrastructure ? Visez-vous de nouveaux marchés ? Définissez ce à quoi le succès ressemble, et quelles compétences sont nécessaires pour quels rôles.

3. Choisir les bons formats d’apprentissage

Certaines équipes progressent mieux avec des contenus en ligne à leur rythme. D’autres bénéficient davantage de sessions en présentiel ou d’ateliers pratiques. L’essentiel est de proposer de la flexibilité—les modèles hybrides fonctionnent généralement mieux avec des équipes diversifiées.

4. Intégrer l’apprentissage au travail quotidien

Réservez du temps à l’apprentissage chaque semaine. Liez les jalons d’apprentissage aux revues de performance ou aux OKR. Prévoyez du temps dans les sprints pour expérimenter de nouveaux outils. Cela permet de passer de l’apprentissage théorique à une application concrète et régulière.

5. Suivre les progrès et les résultats

Ne vous limitez pas aux taux de complétion des cours. Analysez les changements comportementaux, les gains de productivité et la mobilité interne. Utilisez des tableaux de bord pour visualiser l’impact et ajuster la stratégie au fil du temps.

6. Créer des ambassadeur·rice·s en interne

La montée en compétences est plus durable lorsque les responsables montrent l’exemple. Encouragez les managers à parler ouvertement de leurs objectifs d’apprentissage, ou à valoriser les membres d’équipe qui appliquent leurs nouvelles compétences dans des projets concrets.

Pour les entreprises tech suisses et européennes qui fonctionnent avec des budgets plus restreints, cette approche permet de construire des équipes durables et adaptables, sans devoir recourir constamment au recrutement externe.

Perspectives d’avenir

Perspectives d’avenir

La manière dont les entreprises technologiques forment et développent leurs talents évolue rapidement. Et ce mouvement est loin de ralentir.

Les copilotes IA vont accélérer l’apprentissage

Des outils d’IA générative comme GitHub Copilot ou NesGPT ne sont pas seulement des accélérateurs de productivité. Ce sont aussi des outils d’apprentissage. Les développeur·euse·s découvrent de nouveaux frameworks plus vite. Les marketeurs testent des prompts pour améliorer les performances de leurs campagnes. Ces outils deviendront des coachs informels du quotidien—particulièrement utiles pour les équipes hybrides.

L’apprentissage continu deviendra la norme

Oubliez les sessions de formation ponctuelles. Les entreprises les plus résilientes adoptent déjà un modèle où l’apprentissage est constant. Microlearning, sprints mensuels de montée en compétences, sessions de partage de connaissances internes—autant de pratiques qui deviennent standard dans les équipes performantes.

Les compétences transversales auront plus de valeur

À mesure que l’IA automatise certaines parties du développement, des tests ou de l’analyse, la valeur des profils capables de collaborer entre fonctions va augmenter. Attendez-vous à une forte demande pour des professionnel·le·s de la tech ayant aussi des notions de stratégie produit, d’UX ou de conformité.

Les politiques publiques et financements joueront un rôle plus important

Les gouvernements européens misent de plus en plus sur la montée en compétences comme levier politique. Des initiatives comme le Digital Europe Programme ou la Stratégie européenne pour les compétences visent à faciliter l’accès à la formation numérique. Les entreprises qui s’appuient sur ces ressources pourront optimiser leur budget de formation.

En résumé : les entreprises qui investissent aujourd’hui posent les bases d’un futur où la rapidité, l’adaptabilité et la profondeur des compétences feront toute la différence.


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